Je ne doute pas que c’est en voyageant que l’on fait de vrai rencontres. Que c’est au bord de la route que l’on croise de vrais gens. Que c’est assis par terre que l’on a les vraies conversations. Et je m’y attendais. Mais pas si tôt. Pas coincé autour des mêmes spots en attendant que ce fichu confinement touche à son terme. Et pourtant…
C’est au bord la Sambre, dans un coin un peu cramé, avec les péniches chargées à en gerber en fond, que je reçu ma première leçon de ma nouvelle vie.
Ce nomade vivait avec son chien dans son vieux Ducato aménagé par ses soins. Il attendait, comme beaucoup de rejoindre ses potes en Espagne, de l’autre côté de la France dont la traversée est compliquée pour nous autres, équipés de plaques d’immatriculation belges. Il était là, il regardait les péniche passait en jetant de temps en temps des bâtons à sa chienne. La conversation s’engage autour d’une bière, il me dit qu’il reste là 4 ou 5 jours avant de bouger.
Quatre ou cinq jours. Quatre ou cinq jours à regarder les péniches passer. A profiter de la vie. A inspecter la course du soleil.
Et moi. Toujours à essayer d’optimiser mon emploi du temps. A penser aux charges des PC et à optimiser leur temps d’utilisation pour pouvoir répondre au mieux aux demandes mes clients. A me dire que si tout allait bien, aucune école cliente ne viendrais m’embêter le premier soir des vacances et que je pourrais enfin terminer mon Balzac. OU avancer sur Fractal….
Et bin non. Je me suis arrêté. Cela faisait peut-être bien 10 ans que je m’étais pas arrêté ainsi. Sans but. Sans réflexion. Sans culpabilité. Rien. Je me suis fait un café, j’ai brûlé de l’encens et j’ai regardé le vieux canal. Sur celui là, y a même plus de péniches qui passent dessus.